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La Forme (Duans)

 

La forme à mains nues est un enchaînement de mouvements ayant une signification martiale et qui est pratiquée à vitesse lente. Ce type d'enchaînement est très fréquent dans les arts martiaux orientaux, ils sont désignés par le terme Duan chez les chinois ou Kata chez les japonais. La spécificité de leur exécution dans le cadre du taijiquan est la vitesse. Cette particularité est certainement l'aspect du taijiquan le plus connu du grand public et les bienfaits de sa pratique régulière sont de plus en plus reconnus.

L'apprentissage et la répétition de cet enchaînement sont une première étape indispensable dans la pratique du taijiquan. Elle permet de poser les bases de la coordination de toutes les parties du corps dans la réalisation de mouvements dont la complexité va croissante.

Le style Yangjia Michuan Taijiquan propose deux enchaînements. Le shi san shi et le grand enchaînement.

Le shi san shi (ou treize postures) peut être vu comme un enchaînement introductif adapté à un public débutant même si le travailler reste très fructueux bien des années plus tard. Il propose trois séries de mouvements répétées chacune dans quatre directions, les deux premières étant orientées dans les directions cardinales, la troisième dans les diagonales.

Sa structure systématique et sa durée relativement courte (dix minutes) facilitent sa mémorisation, ce qui est bienvenu lorsque l'on découvre la gestuelle complexe du taijiquan.

Cet enchaînement met en place les bases de l'orientation dans l'espace et favorise une meilleure bi-latéralisation, chaque série de mouvements étant exécutée deux fois à droite et deux fois à gauche.

Après cette introduction, vient le grand enchaînement qui se décompose en trois parties de longueur et de complexité croissantes (10, 20 et 30 minutes).

Le travail régulier des enchaînements dans la lenteur va permettre de développer de nombreuses qualités.

  • La mémoire et la concentration.

Dérouler un enchaînement complet sans se tromper nécessite un effort de mémoire non négligeable et une attention soutenue. De nombreuses parties se ressemblent et il est très facile de s'écarter de la séquence si l'on est distrait.

  • Le relâchement

L'un des premiers chantiers mis en œuvre lors de l'apprentissage du taijiquan est le travail du relâchement, ce qui se peut se traduire par favoriser au maximum l'utilisation des muscles les plus profonds et tirer le meilleur parti de son squelette pour la gestion de la gravité. Il résulte de ce travail une élimination progressive de toute utilisation de muscles inutiles pour le mouvement effectué. Ce travail est au centre de la discipline et est abordé dans tous les axes de la pratique du taijiquan.

  • La qualité de la respiration.

La respiration du taijiquan est ventrale. Cela signifie que l'on se concentre sur les descentes et montées du diaphragme pour inspirer et expirer. Cette respiration permet une meilleure ventilation, un meilleur approvisionnement en oxygène de notre organisme tout en massant doucement les organes situés au niveau de l'abdomen.

Le travail en lenteur, la synchronisation entre le mouvement et la respiration et la focalisation de l'intention vont développer la sensation de respirer avec le corps entier et apaiser l'esprit.

  • La souplesse et l'équilibre.

Les mouvements de l'enchaînement, pour être effectués correctement, nécessitent de libérer les articulations. Au fur et à mesure de la progression dans la forme, des mouvements nécessitant de travailler plus bas apparaissent de plus en plus fréquemment. Apparaissent aussi des coups de pieds ainsi que des pivots sur un pied. Un travail régulier améliore donc sensiblement l'ouverture articulaire, notamment au niveau de l'articulation coxo-fémorale, ainsi que l'équilibre.

Parfois, l'amélioration peut être très rapide suite à la compréhension d'un détail. Quelques élèves m'ont, par exemple, fait part du progrès de leur équilibre dans la vie de tous les jours suite au déverrouillage de leurs genoux en position debout.